

































Je photographie le réel tel qu’il se présente, dans ce qu’il a de plus brut, de plus silencieux ou de plus éclatant. Une chaise oubliée contre un mur ocre, des vêtements suspendus à un marché, un enfant traversant la lumière et la vapeur. Chaque image est une composition construite avec précision, mais sans artifice. J’observe d’abord, puis je cadre avec attention. Le moindre détail compte : la ligne d’un trottoir mouillé, une nappe posée sous des fruits, l’ombre portée d’un portique ou le reflet d’un cygne sur l’eau. Couleur ou noir et blanc, la décision vient naturellement, en fonction de ce que l’image appelle. Le noir et blanc pour la densité d’un regard ou la profondeur d’un souvenir. La couleur, pour restituer un rythme, une matière, une énergie.
J’aime circuler entre les genres : nature morte, portrait, photographie de rue ou paysage. Ce que je cherche reste le même : faire tenir ensemble le sensible et le visible. L’homme qui dort sur un banc jaune, la femme penchée sur un tableau, le pêcheur dans sa fumée, les enfants courant sous un nuage d’eau, les étals, les objets, les lieux d’Histoire. Ce sont autant de mondes parallèles, traités avec la même exigence d’écoute visuelle. Je ne cherche pas l’extraordinaire, mais l’évidence discrète. Chaque photo est un point d’équilibre entre intention et réception. C’est cela que j’offre à ceux qui me font confiance : des images pensées, sensibles, à hauteur d’humain.















